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Quelques conseils d'éducation

Nous recevons régulièrement via email des questions quant à l'éducation du Cocker, tant au niveau caractère, que propreté, mordillage, etc ...

Nous avons donc décidé de transmettre nos réponses, basées sur notre expérience et sur les avis de comportementalistes canins, via cette rubrique.

Ces questions proviennent la plupart du temps de personnes qui ont acquis un chiot ailleurs, souvent dans une animalerie, et qui ont malheureusement été mal ou peu informées quand aux besoins d'un chiot, ou qui ont acheté sans savoir à quoi ils s'engageaient....  Ces personnes, ne trouvant pas de réponse chez le "vendeur", s'adressent alors à un éleveur, un "spécialiste" de la race.

Si vous avez vous-mêmes d'autres questions, n'hésitez pas à nous les poser, nous vous y répondrons volontiers...

Cette rubrique sera donc mise à jour régulièrement.

 
 
Principes éducatifs élémentaires
 
Quels sont les 4 principes éducatifs élémentaires?

Le 1er principe est d'avoir un lien d'amitié et d'autorité avec le chien.

Le 2ème principe est le conditionnement: il suffit d'associer un comportement avec un mot, toujours le même mot, pour que le mot devienne significatif.

Le 3ème principe est la récompense. Un comportement suivi d'une récompense se produira plus souvent et avec plus d'intensité. Une récompense est une gratification qui sort de l'ordinaire: une caresse ne suffit pas, un morceau de fromage, du saucisson, même du chocolat (en toute petite quantité) peuvent s'avérer très efficaces si le chien se "vend" pour cette gratification, à moins qu'il ne préfère un jeu de balle.

Le 4ème principe est la punition. Attention, c'est une technique éducative qui doit respecter des règles précises.
Règles pour une punition éducative:
1- punir pendant l'acte délictueux (2 secondes après l'acte, c'est trop tard);
2- punir sans colère (la colère engendre peur ou irritabilité);
3- punir sans rien dire, sauf "non";
4- punir physiquement: les chiens se mordent le cou et les oreilles, faites donc de même, c'est très efficace, mais pas toujours pratique. Alors empoignez le chien par la peau du cou et forcez le au coucher.

Peut-on punir un chien de la main?
Les chiens se lèchent et se mordent avec la même gueule. Dès lors vous pouvez sans crainte caresser et corriger de la même main. Le chien le comprendra très bien.

L'instruction - pratique

Pour apprendre l'ASSIS:
Quand le chien s'assied spontanément, dire "assis" et récompenser.
C'est tout simple.

Pour apprendre le COUCHER:
Quand le chien s'assied spontanément, dire "couché" et récompenser.

Pour apprendre le RAPPEL:
Dire le nom du chien, dire "ici" (ou "viens" ou tout autre mot de votre choix), et récompenser quand le chien revient, que ce soit directement ou après ... une demi heure.
Ne jamais punir le chien qui revient, même tard, après l'ordre. Et renvoyer régulièrement le chien au jeu après le rappel, pour qu'il n'associe pas le rappel et une mise en laisse, une privation de liberté, une frustration.

Pour apprendre à NE PAS SAUTER sur les gens:
Le chien saute pour "dire bonjour" face à face, pour rapprocher sa tête de la votre. S'accroupir pour l'accueillir évite qu'il n'apprenne à sauter. Le garder à la maison avec une laisse légère et un collier et mettre le pied sur la laisse, l'empêche activement de sauter.

Pour apprendre à SE LAISSER MANIPULER:
Mettre le chiot sur une table, le faire asseoir, le maintenir calme, faire glisser ses mains sur le pelage, pincer la peau, entrouvrir les mâchoires, brosser les dents, ... Et ensuite récompenser! Commencer par 2 secondes et puis doubler à chaque séance.
Vous lui apprendrez ainsi à accepter toute manipulation, que ce soit l'administration d'un médicament à la maison ou l'examen de santé chez un vétérinaire.
En même temps, il s'agit pour vous de vous imposer en douceur (dominance) et pour le chiot de subir cette autorité (soumission), ce qui ne peut que renforcer votre image de "chef de meute".

Pour apprendre la MARCHE EN LAISSE:
Le principe de la marche en laisse est que votre chien suive à vos côtés sans se laisser distraire par tout ce qui se passe autour de lui. Ce n'est pas évident, car la promenade, c'est aussi une découverte, un plaisir, une reconnaissance des traces laissées par d'autres. Un peu d'indulgence est nécessaire. Ce n'est pas un drill militaire, mais un plaisir commun.
Si vous êtes reconnu comme l'individu dominant, cela ne posera guère de problèmes. Plusieurs techniques sont à votre disposition.

Tout cela est d'une grande simplicité. Certains chiens sont cependant peu éducables, parce qu'ils souffrent d'agitation, d'anxiété, de défauts de concentration. Les vétérinaires éthologistes, qui traitent les troubles de comportement, résoudront ces difficultés et le chien pourra entrer en apprentissage.
Les cours de groupe sont recommandés; choisissez des groupes où l'éducation est donnée plus par récompense que par punition, où on encourage les chiens plutôt que de crier et vociférer à tue tête pour les faire obéir par contrainte. L'autorité est nécessaire, mais une bonne ambiance de jeu est souveraine.

La période de socialisation ou
l'acquisition d'une "vision du monde"

Aussi curieux que cela puisse paraître, le chien et le chat ne savent pas en naissant qu'il faut aimer les gens et ne pas avoir peur des voitures. Ce n'est pas inscrit dans leur code génétique.
Les animaux doivent apprendre à quelle espèce ils appartiennent, qui seront leurs amis, qui peut être mordu, et qui ne doit jamais être mordu, quel niveau de bruit est acceptable, quel aliment est comestible, etc. C'est ce que nous appellerons leur "vision du monde".
Comment, quand, et avec quelle facilité apprennent-ils leur vision du monde?
Ces trois questions ont une réponse commune. Pourquoi? Parce que tout va dépendre du développement du système nerveux.
Le système nerveux est un ordinateur superpuissant. Chaque cellule nerveuse envoie près de 10.000 prolongements qui chacun établit un contact avec les autres cellules nerveuses. Chaque cellule devient ainsi une "puce électronique", et le cerveau en compte des millions. Imaginez la complexité de ces réseaux! Ces cellules, ces contacts, ces réseaux se développent suivant un agenda bien précis.

Accepter les manipulations s'apprend avant de naître
Pendant la seconde moitié de la grossesse, les réseaux de la sensibilité au toucher sont déjà établis. Les chiots et les chatons réagissent quand on palpe le ventre de leur maman. Ils se contorsionnent, mettent leur patte en bouche ou sucent leur cordon ombilical. Et déjà ils peuvent apprendre. Après plusieurs jours de ce régime, ils s'habituent, et puis ne réagissent plus. Plus tard, devenus chiens ou chats adultes, ils accepteront plus facilement les caresses et les manipulations contraignantes.

L'environnement organise le cerveau avant l'âge de 3 mois
Le développement du cerveau s'accélère entre l'âge de 2 semaines et 3 mois. Des prolongements nerveux filent dans toutes les directions, de façon chaotique. Et puis tout se simplifie parce que des milliards de contacts disparaissent, meurent. Et le cerveau s'organise en réseaux bien délimités, comme des autoroutes où circulent les informations.
Qui fait disparaître ces milliards de connexions? Qui met de l'ordre dans ce fatras de fils nerveux? Qui organise le cerveau? La réponse est étonnante: c'est l'environnement.
Nous avons vu (le 3 mai) qu'il faut au jeune animal de la lumière pour développer le centre de la vision dans le cerveau. Le même raisonnement est valable pour chacun des cinq sens: vision, audition, odorat, goût, toucher. Et aussi pour ces stimuli complexes que sont les autres animaux et les êtres humains.
Chatons et chiots doivent se développer dans des ambiances riches en sensations, des environnements de jouets colorés et bruyants. Ils doivent, avant l'âge de 3 mois, entrer en contact avec des hommes et des femmes, et jouer avec des enfants. C'est en jouant que l'amitié se développe et l'agressivité disparaît.
Chiots et chatons doivent connaître et mettre en mémoire toutes les informations du milieu de vie où ils vivront une fois adultes . Ils doivent sortir en rue, sur les marchés et les places publiques, dans les jardins et les bois et voir des gens et découvrir le monde. Et tout cela avant l'âge de 3 mois.
Mais le risque de maladie? Des vaccins existent, dès l'âge de 4 à 6 semaines pour protéger le jeune explorateur à quatre pattes, réduire tous les risques de maladie et augmenter toutes les chances d'adaptation par un cerveau bien fait.
Les vétérinaires formés en éthologie traitent des chiens et des chats dont la socialisation n'est pas adéquate, qui souffrent de phobies, d'anxiétés, de dépressions ou de diverses formes d'agressivité. Guérir est possible, mais prévenir ces troubles n'est-il pas préférable?

 

Sens de la propreté

Un chien ou un chat est propre, au sens animal du terme, lorsqu'il élimine en dehors des lieux de couchage, d'alimentation et de jeux. Développement.
A la naissance, chiots et chatons sont incapables d'éliminer seuls et spontanément; l'élimination est réflexe et provoquée par une stimulation du périnée, par léchage maternel. Vers l'âge de trois semaines, les éliminations spontanées apparaissent et les éliminations réflexes disparaissent. Rapidement, les petits vont tenter de respecter le nid, de le garder propre et ils vont éliminer à l'extérieur.
Vers 7 à 9 semaines, les lieux d'élimination se conditionnent, c'est à dire que chiots et chatons choisissent toujours le même endroit. Les chatons élevés avec leur mère imiteront celle-ci et iront éliminer dans un bac à litière. Les chiots feraient de même, mais ils ont rarement à leur disposition un bac à litière où un bac à sable de dimension adéquate. La tradition veut qu'on leur fournisse de vieux journaux. L'idée n'est pas tant de leur apprendre à lire mais d'espérer, en croisant les doigts, qu'ils vont éliminer sur ce substrat peu absorbant. Quand le chiot n'a pas préféré le tapis aux journaux et qu'il se conforme au désir de ses maîtres, il apprend qu'il y a un lieu de toilette dans la maison et il se conditionne à la géographie du lieu. Une fois les journaux enlevés, l'odeur ayant pénétré le sol et la géographie du lieu lui rappelant de bons souvenirs, le chiot aura tendance à maintenir son lieu de toilette en usage.
L'apprentissage de la propreté chez les jeunes animaux dépend de leurs capacités psychomotrices. Le chiot de 7 à 8 semaines peut se "retenir" quelques heures de nuit mais élimine toutes les heures en journée. Progressivement, ses capacités vont augmenter et il doit pouvoir tenir 6 à 8 heures vers 3 à 3½ mois. Le respect des locaux devrait être obtenu au plus tard à 4 mois.
Comment faire? Le plus simple est de sortir le chiot à un endroit convenu, convenant toutes les parties, régulièrement, c'est à dire au réveil, après le repas, au cours des jeux, environ toutes les heures en journée et une ou deux fois par nuit. C'est assez fastidieux.

Souillures d'élimination liées à un défaut d'apprentissage, l'animal ayant décrété qu'un lieu de toilette à l'intérieur lui convenait parfaitement ou que des horaires d'élimination nocturnes le satisfaisaient. Dans ce cas il faut lui réapprendre à "être propre"
. en limitant l'espace disponible quand l'animal est laissé à lui-même
. en lui laissant plus d'espace sous contrôle vigilant
. en nettoyant et désodorisant les lieux souillés (tout en évitant les produits chlorés et ammoniaqués)
. en changeant la signification du lieu de toilette (nettoyé) en lieu d'alimentation (y faire manger l'animal), de jeu ou de repos (y mettre la couche du chien).

L'anxiété de séparation - par Joël Dehasse, vétérinaire comportementaliste - http://www.joeldehasse.com

"Bobine - un petit bichon femelle - est inquiète. Sa propriétaire s'agite, cherche ses clés, enfile son manteau: elle se prépare à partir. Bobine la suit, d'une pièce à l'autre. Sa propriétaire se penche vers elle: "Bobine, sois bien sage. S'il te plaît, ne détruis rien aujourd'hui et n'aboie pas, je ne désire pas une nouvelle plainte des voisins." Après ces paroles qui se veulent rassurantes, madame la propriétaire lui donne un os et s'en va. Bobine laisse tomber l'os par terre, et explose en aboiements. Son cœur s'emballe, sa respiration est haletante. Sans réponse à son S.O.S., elle cherche ci et là l'odeur de sa maîtresse. Elle la retrouve sur le sol, sur des fauteuils, sur des vêtements, dans la corbeille à linge. Entre deux aboiements, elle lèche cette odeur, renverse le linge sale et le transporte à son panier. Là, elle se calme un instant en mâchonnant. Elle s'assoupit même, mais un bruit la réveille en sursaut et elle aboie. Ce manège se répétera plusieurs fois au cours de la journée. Les voisins, excédés, sont venus tambouriner sur la porte. Elle a vaillamment défendu l'appartement. Entre deux destructions vestimentaires, Bobine s'apaise en se léchant le pelage. Elle s'est fait une vilaine plaie sur le bras gauche et les pommades n'y font rien.
A seize heures, l'horloge biologique de Bobine a réveillé ses angoisses. Le retour de maîtresse est imminent. Et l'appartement est sens dessus dessous. Anticipant une correction, verbale - Bobine n'est jamais frappée - et une colère retentissante, Bobine se tasse dans son panier. La clé tourne dans la serrure. Que faire? Accueillir avec joie, se cacher dans un coin sombre? Bobine utilise le répertoire des comportements de son espèce - elle va produire une posture d'apaisement: elle s'avance, la queue entre les pattes, et émet quelques gouttes d'urine et attend de sa maîtresse une attitude dominante et sereine. Mais sa posture, loin d'apaiser, active la colère: "je le savais. Qu'as-tu encore fait? On ne peut pas te faire confiance! De quoi es-tu encore coupable?" Bobine file dans son panier. L'invective se poursuit.
Après une demi-heure, la sérénité est revenue. Bobine est sur les genoux de sa maîtresse et n'en décollera plus. Elle l'accompagnera partout, de la cuisine à la salle de bain, du salon à la chambre, sur le lit."

Bobine, et des centaines, des milliers de chiens comme elle, vivent cet enfer tous les jours. On a étiqueté leur problème: anxiété de séparation . Récemment, on a aussi donné un autre petit nom à cette pathologie: hyperattachement . Car l'un ne va pas sans l'autre.
Il y a deux formes d'hyperattachement.
 

  • Le premier résulte d'un arrêt dans le processus normal du développement du chiot. Après une période d'attachement à la mère, le chiot subit un détachement obligatoire. Il en résulte une autonomie, la capacité de se gérer seul et un attachement au groupe. Lors d'adoption d'un chiot, ce processus doit être reproduit, au plus tard à la puberté. Si on laisse le chiot suivre sans arrêt un des propriétaires, il en résulte souvent un hyperattachement. Cela signifie que le chiot est incapable d'être autonome, qu'il reste infantilisé et généralement, il lui manque certains comportements du chien adulte. La résultante: à chaque séparation, il fait une crise d'anxiété. Cette forme d'hyperattachement est facilitée chez les chiens anxieux, notamment chez les chiots qui ont vécu une période de socialisation incorrecte.
     

  • La seconde forme d'hyperattachement est une réponse à une modification de l'environnement: l'absence d'un être cher, un déménagement, le retour de vacances... Le chien souffre alors d'une dépression.

Mon chien est seul: j'angoisse

Quelle est la question que se posent le plus souvent les propriétaires de chien?
Réponse: comment vais-je retrouver l'intérieur de mon appartement au retour d'une absence?
Il faudrait parler de l'angoisse des maîtres; mais ce sujet est réservé au psy de l'être humain. Le psy de l'animal voit son sujet se restreindre à priori à l'animal. Et le chien laissé seul peut poser des problèmes: il aboie, souille, détruit, en résumé il perturbe le confort de ses propriétaires et éventuellement celui des voisins. Alors, avant de dire de façon automatique que tous ces chiens souffrent d'une "anxiété de séparation", voyons quelles sont les différentes possibilités.
 

  1. le chien cherche une activité
     

  2. le chien souffre d'anxiété
     

  3. le chien souffre de crises de panique
     

Le chien cherche une activité

Le pire pour un chien, c'est de ne rien faire.
Tous les chiens, sauf quelques races comme le bichon, ont été développées pour produire un travail spécifique. Presque tous, aujourd'hui, sont voués à une vie de chien de compagnie, agréable, mais pas toujours excitante. Le chien, bien souvent, se demande comment passer ses journées.
En absence d'objets appropriés à ronger, comme un vrai os, le chien peut mastiquer votre mobilier. C'est le cas particulièrement des chiens qui souffrent de suractivité, une pathologie de la maladaptation à un environnement pauvre de chiens issus de lignées impulsives ou qui n'ont pas reçu d'éducation maternelle adéquate. Il souffre du syndrome hypersensibilité-hyperactivité.

Le chien souffre d'anxiété

Le chien anxieux est apaisé par la présence des individus d'attachement, humains ou autre animaux d'ailleurs. Deux cas se présentent:
 

  1. le chien dominant: il ne supporte pas que les membres du groupe partent sans lui ou sans son accord et il va exprimer son mécontentement par des destructions orientées sur les portes et fenêtres et par des souillures bien en évidence. L'analyse comportementale démontre que ce chien jouit des privilèges réservés aux dominants.
     

  2. le chien infantile: il ne supporte pas que la personne d'attachement (un individu unique) soit loin de lui et il va la suivre sans arrêt, y compris dans les toilettes. Isolé d'elle, malgré l'éventuelle présence d'autres personnes, il va rechercher l'être aimé et apaisant et fouiller partout, quitte à mâchonner différents objets. Infantile, il montre peu d'agression et aucune posture de dominance. C'est l'anxiété de séparation proprement dite, une pathologie du développement.
     

Le chien souffre de crises de panique

Tous les chiens, y compris bien entendus les dominants, les hyperactifs et les infantiles anxieux, peuvent souffrir de crises de panique. Celle-ci s'exprime par des signes corporels comme des souillures ou des diarrhées réparties un peu partout dans l'environnement, comme des vomissements, des halètements, des crises d'excitation avec des déambulations rapides, des vocalises de détresse, … comme on peut le voir sur des vidéos prises lors d'isolement.

Quelque soit le problème, même si le maître s'angoisse à l'idée de rentrer dans un appartement sinistré, l'animal lui souffre réellement dans son bien-être émotionnel et peut obtenir plus de quiétude émotionnelle et comportementale avec des traitements médicaux et des thérapies comportementales appropriées.

Ecoles de chiots

Le chiot doit apprendre à décoder le langage des personnes, quelque soit leur âge et leur couleur. Il doit apprendre à se comporter en bon citoyen avec les humains. C'est pourquoi l'école de chiot ne se contente pas de faire jouer les chiots sans retenue, mais impose un cadre, des règles et des séances d'obéissance: un programme léger et progressif. Dès lors à 5 ou 6 mois, le chiot devenu préadolescent est prêt à rentrer dans des classes plus sérieuses.

Consultation en comportement

"Tu ne vas tout de même pas aller chez un psy pour chiens? C'est de la rigolade!"

Dans tous les entourages familiaux, il y aura toujours une personne pour gentiment, avec les meilleures intentions du monde, déconseiller une démarche psychologique centrée sur la santé comportementale d'un animal, chien, chat, cheval ou ... perroquet.

L'animal compagnon est, par définition, un accompagnant de la famille, au même titre, pourquoi ne pas le dire, qu'une personne. Il a un statut de chien, de chat (dans certaines régions, de cobaye, de rat, de cochon de compagnie) et, en même temps, un statut d'individu de remplacement: bébé, enfant, conjoint, parent, amant (il faut oser parfois dire des choses qui s'opposent à la morale traditionnelle pour provoquer la réflexion)? Dans certaines peuplades, les chiots sont allaités au sein de la femme; il y a une reconnaissance de leur statut d'enfant de remplacement, d'être d'attachement. Et personne n'a à juger ce fait.

Dans une analyse statistique d'un échantillon de la population canine de la région francophone de Belgique, j'ai pu trouver que 60% des chiens exprimaient au moins un trait de comportement pathologique. Cela ne veut pas dire qu'il y a un million de chien psychopathes dans nos rue, non! Ces chiens se contrôlaient mal, mordaient, souillaient, étaient insomniaques ou dormaient sans arrêt, étaient boulimiques ou mangeaient mal, présentaient des comportements sexuels inadaptés, paniquaient au moindre bruit d'explosion, regardaient fixement le mur sans raison, tournoyaient sur eux-mêmes, ... bref ces chiens étaient phobiques, anxieux, déprimés, avaient des variations d'humeur (dysthymie), étaient hyperactifs, ou ne s'intégraient pas dans la société ou n'en respectaient pas les règles. Et je ne parle même pas des chiens dominants qui, eux, sont des animaux normaux vivant dans des systèmes familiaux très tolérants ou prêts à se sacrifier pour les moindres désirs de leurs compagnons à 4 pattes (et cela aussi peut aisément s'expliquer avec l'histoire de chacun).

Tous ces chiens, chats, et autres copains à poils et à plumes peuvent entraîner des tensions familiales. Alors plutôt que de donner des pilules roses ou bleues aux maîtres, pourquoi ne pas s'occuper du comportement de l'animal et de son intégration dans le système familial humain?
Le chien et le chat domestiques vivent désormais au sein des familles. Inutile d'espérer d'eux une autonomie d'animal sauvage, mais impossible aussi de leur demander de laisser leurs instincts et leurs langages animaux au vestiaire pour devenir des "presqu'humains".
Je trouve que l'animal et la famille qui l'adopte ont tous deux droit au bonheur et à l'harmonie. Et même si ni l'un ni l'autre n'est malade, mais souffre seulement d'un "mal de tête comportemental" il a le droit à une "aspirine psychologique" (ou une séance de relaxation, ...).
Entre nous, il vaut mieux laisser dire les rouspéteurs et les moqueurs et prendre soi-même en main la décision de changer les choses que d'attendre qu'un enfant soit défiguré, qu'une personne âgée soit hospitalisée pour fracture du col du fémur, qu'un propriétaire ait besoin de somnifères pour dormir (alors que son chien demande à jouer ou que le chat demande à manger à 3 heures du matin), ou que le chien soit euthanasié parce que jugé irrécupérable par un profane. Plus vite on s'occupe du comportement, plus vite l'harmonie revient.

 

La consultation de comportement, comment se passe-t-elle?

A chaque intervenant son cadre d'intervention. Mais celui qui met le chien sur un divan pour l'écouter grogner et aboyer ou le chat pour l'entendre miauler et feuler vous donne le droit de gronder à votre tour au moment de payer la facture. Le comportement doit être analysé dans toutes ses séquences, tous ses détails, toutes ses composantes de temps, de lieu, de concomitances, ... Et qui est le meilleur observateur du comportement? C'est vous. A l'intervenant de vous faire donner le maximum d'informations pertinentes. C'est là une partie de son art.

 

Quelles informations?

L'intervenant s'intéressera à l'animal pour savoir s'il est sain ou porteur de signes pathologiques, de symptômes. Dans ce cas, une médication peut s'avérer salutaire. L'intervenant s'occupera du système d'adoption et de vie de l'animal pour savoir si là aussi il n'y a pas des facteurs activateurs de problèmes ou des ressources de guérison et d'harmonie. Car l'animal, s'il est maladie, doit guérir dans son milieu, grâce aux personnes qui l'entourent et dans la mesure de leurs compétences. Il n'est guère compliqué pour un bon dresseur (style "armoire à glace") de faire obéir un chien même costaud, c'est autre chose pour un intervenant en comportement de faire en sorte que la propriétaire, petite et menue, d'un Bobtail de 45 kilos, arrive à s'en faire obéir et puisse contrôler le chien en toutes circonstances.
J'aime bien la métaphore de l'" interrupteur ". Un interrupteur défectueux permettrait à une lampe de rester allumée en permanence. Il suffit de mettre son doigt sur l'interrupteur pour éteindre la lampe. De façon sophistiquée, une télécommande pourrait même le faire à distance. Mais sans réparation de l'interrupteur défectueux, jamais la lampe ne restera éteinte. De même un bon éducateur (propriétaire ou extérieur) arrivera toujours à contrôler un chien. Mais le chien, quand arrivera-t-il à se contrôler tout seul, à s'auto-contrôler, s'auto-gérer pour employer des mots à la mode?
C'est ce qu'une bonne thérapie, qui comporte parfois (ou souvent) une médication appropriée (qui permet au chien d'apprendre), des conseils éducatifs, des conseils de communication, une gestion des relations sociales et des comportements instinctifs, une organisation de l'espace et du temps, une redéfinition des relations à l'intérieur du système familial, doit pouvoir obtenir.
 

Et en pratique?

En pratique, cela prend du temps (donc aussi de l'argent),
 
  • du temps de consultation: 1 heure n'est pas de trop pour analyser les problèmes, faire un premier bilan de santé psychique d'un animal et de sa famille,
     
  • du temps d'engagement personnel à accomplir les tâches prescrites, à réorganiser ses relations avec l'animal,
     
  • et ce temps se calcule plus en mois qu'en jours. Autant savoir!
     
Le premier contact à prendre, c'est avec votre vétérinaire. Un travail éducatif en groupe est toujours favorable. Choisissez un groupe où on se fait obéir à voix normale. Faites coopérer vétérinaires et éducateurs. C'est vous qui avez tous les atouts en main.




© Domaine d'Haïsha English Cocker Spaniel

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