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Quelques
conseils d'éducation
Nous recevons
régulièrement via email des questions quant à l'éducation du
Cocker, tant au niveau caractère, que propreté, mordillage, etc
...
Nous avons donc décidé
de transmettre nos réponses, basées sur notre expérience et sur
les avis de comportementalistes canins, via cette rubrique.
Ces questions
proviennent la plupart du temps de personnes qui ont acquis un
chiot ailleurs, souvent dans une animalerie, et qui ont
malheureusement été mal ou peu informées quand aux besoins d'un
chiot, ou qui ont acheté sans savoir à quoi ils
s'engageaient.... Ces personnes, ne trouvant pas de
réponse chez le "vendeur", s'adressent alors à un éleveur, un
"spécialiste" de la race.
Si vous avez vous-mêmes
d'autres questions, n'hésitez pas à nous les poser, nous vous y
répondrons volontiers...
Cette rubrique sera donc
mise à jour régulièrement.
Principes
éducatifs élémentaires
Quels sont les
4 principes éducatifs élémentaires?
Le 1er principe est d'avoir un lien d'amitié et
d'autorité avec le chien.
Le 2ème principe est le conditionnement: il
suffit d'associer un comportement avec un mot, toujours le
même mot, pour que le mot devienne significatif.
Le 3ème principe est la récompense. Un comportement
suivi d'une récompense se produira plus souvent et avec plus
d'intensité. Une récompense est une gratification qui sort de
l'ordinaire: une caresse ne suffit pas, un morceau de fromage,
du saucisson, même du chocolat (en toute petite quantité)
peuvent s'avérer très efficaces si le chien se "vend" pour
cette gratification, à moins qu'il ne préfère un jeu de balle.
Le 4ème principe est la punition. Attention,
c'est une technique éducative qui doit respecter des
règles précises.
Règles pour une punition éducative:
1- punir pendant l'acte délictueux (2 secondes après l'acte,
c'est trop tard);
2- punir sans colère (la colère engendre peur ou
irritabilité);
3- punir sans rien dire, sauf "non";
4- punir physiquement: les chiens se mordent le cou et les
oreilles, faites donc de même, c'est très efficace, mais pas
toujours pratique. Alors empoignez le chien par la peau du cou
et forcez le au coucher.
Peut-on punir un chien de la main?
Les chiens se lèchent et se mordent avec la même gueule.
Dès lors vous pouvez sans crainte caresser et corriger de la
même main. Le chien le comprendra très bien.
L'instruction - pratique
Pour apprendre l'ASSIS:
Quand le chien s'assied spontanément, dire "assis" et
récompenser.
C'est tout simple.
Pour apprendre le COUCHER:
Quand le chien s'assied spontanément, dire "couché" et
récompenser.
Pour apprendre le RAPPEL:
Dire le nom du chien, dire "ici" (ou "viens" ou tout autre mot
de votre choix), et récompenser quand le chien revient, que ce
soit directement ou après ... une demi heure.
Ne jamais punir le chien qui revient, même tard, après l'ordre.
Et renvoyer régulièrement le chien au jeu après le rappel, pour
qu'il n'associe pas le rappel et une mise en laisse, une
privation de liberté, une frustration.
Pour apprendre à NE PAS SAUTER sur les gens:
Le chien saute pour "dire bonjour" face à face, pour rapprocher
sa tête de la votre. S'accroupir pour l'accueillir évite qu'il
n'apprenne à sauter. Le garder à la maison avec une laisse
légère et un collier et mettre le pied sur la laisse, l'empêche
activement de sauter.
Pour apprendre à SE LAISSER MANIPULER:
Mettre le chiot sur une table, le faire asseoir, le maintenir
calme, faire glisser ses mains sur le pelage, pincer la peau,
entrouvrir les mâchoires, brosser les dents, ... Et ensuite
récompenser! Commencer par 2 secondes et puis doubler à chaque
séance.
Vous lui apprendrez ainsi à accepter toute manipulation, que ce
soit l'administration d'un médicament à la maison ou l'examen de
santé chez un vétérinaire.
En même temps, il s'agit pour vous de vous imposer en douceur
(dominance) et pour le chiot de subir cette autorité
(soumission), ce qui ne peut que renforcer votre image de "chef
de meute".
Pour apprendre la MARCHE EN LAISSE:
Le principe de la marche en laisse est que votre chien suive à
vos côtés sans se laisser distraire par tout ce qui se passe
autour de lui. Ce n'est pas évident, car la promenade, c'est
aussi une découverte, un plaisir, une reconnaissance des traces
laissées par d'autres. Un peu d'indulgence est nécessaire. Ce
n'est pas un drill militaire, mais un plaisir commun.
Si vous êtes reconnu comme l'individu dominant, cela ne posera
guère de problèmes. Plusieurs techniques sont à votre
disposition.
Tout cela est d'une
grande simplicité. Certains chiens sont cependant peu éducables,
parce qu'ils souffrent d'agitation, d'anxiété, de défauts de
concentration. Les vétérinaires éthologistes, qui traitent les
troubles de comportement, résoudront ces difficultés et le chien
pourra entrer en apprentissage.
Les cours de groupe sont recommandés; choisissez des groupes où
l'éducation est donnée plus par récompense que par punition, où
on encourage les chiens plutôt que de crier et vociférer à tue
tête pour les faire obéir par contrainte. L'autorité est
nécessaire, mais une bonne ambiance de jeu est souveraine.
La période de
socialisation ou
l'acquisition d'une "vision du monde"
Aussi curieux que cela
puisse paraître, le chien et le chat ne savent pas en naissant
qu'il faut aimer les gens et ne pas avoir peur des voitures. Ce
n'est pas inscrit dans leur code génétique.
Les animaux doivent apprendre à quelle espèce ils
appartiennent, qui seront leurs amis, qui peut être mordu, et
qui ne doit jamais être mordu, quel niveau de bruit est
acceptable, quel aliment est comestible, etc. C'est ce que nous
appellerons leur "vision du monde".
Comment, quand, et avec quelle facilité apprennent-ils leur
vision du monde?
Ces trois questions ont une réponse commune. Pourquoi? Parce que
tout va dépendre du développement du système nerveux.
Le système nerveux est un ordinateur superpuissant. Chaque
cellule nerveuse envoie près de 10.000 prolongements qui chacun
établit un contact avec les autres cellules nerveuses. Chaque
cellule devient ainsi une "puce électronique", et le cerveau en
compte des millions. Imaginez la complexité de ces réseaux! Ces
cellules, ces contacts, ces réseaux se développent suivant un
agenda bien précis.
Accepter les manipulations s'apprend avant de naître
Pendant la seconde moitié de la grossesse, les réseaux de la
sensibilité au toucher sont déjà établis. Les chiots et les
chatons réagissent quand on palpe le ventre de leur maman. Ils
se contorsionnent, mettent leur patte en bouche ou sucent leur
cordon ombilical. Et déjà ils peuvent apprendre. Après plusieurs
jours de ce régime, ils s'habituent, et puis ne réagissent plus.
Plus tard, devenus chiens ou chats adultes, ils accepteront plus
facilement les caresses et les manipulations contraignantes.
L'environnement organise le cerveau avant l'âge de 3 mois
Le développement du cerveau s'accélère entre l'âge de 2
semaines et 3 mois. Des prolongements nerveux filent dans toutes
les directions, de façon chaotique. Et puis tout se simplifie
parce que des milliards de contacts disparaissent, meurent. Et
le cerveau s'organise en réseaux bien délimités, comme des
autoroutes où circulent les informations.
Qui fait disparaître ces milliards de connexions? Qui met de
l'ordre dans ce fatras de fils nerveux? Qui organise le cerveau?
La réponse est étonnante: c'est l'environnement.
Nous avons vu (le 3 mai) qu'il faut au jeune animal de la
lumière pour développer le centre de la vision dans le cerveau.
Le même raisonnement est valable pour chacun des cinq sens:
vision, audition, odorat, goût, toucher. Et aussi pour ces
stimuli complexes que sont les autres animaux et les êtres
humains.
Chatons et chiots doivent se développer dans des ambiances
riches en sensations, des environnements de jouets colorés et
bruyants. Ils doivent, avant l'âge de 3 mois, entrer en contact
avec des hommes et des femmes, et jouer avec des enfants. C'est
en jouant que l'amitié se développe et l'agressivité disparaît.
Chiots et chatons doivent connaître et mettre en mémoire
toutes les informations du milieu de vie où ils vivront une fois
adultes . Ils doivent sortir en rue, sur les marchés et les
places publiques, dans les jardins et les bois et voir des gens
et découvrir le monde. Et tout cela avant l'âge de 3 mois.
Mais le risque de maladie? Des vaccins existent, dès l'âge de 4
à 6 semaines pour protéger le jeune explorateur à quatre pattes,
réduire tous les risques de maladie et augmenter toutes les
chances d'adaptation par un cerveau bien fait.
Les vétérinaires formés en éthologie traitent des chiens et des
chats dont la socialisation n'est pas adéquate, qui souffrent de
phobies, d'anxiétés, de dépressions ou de diverses formes
d'agressivité. Guérir est possible, mais prévenir ces troubles
n'est-il pas préférable?
Sens de la propreté
Un chien ou un chat est
propre, au sens animal du terme, lorsqu'il élimine en dehors des
lieux de couchage, d'alimentation et de jeux. Développement.
A la naissance, chiots et chatons sont incapables d'éliminer
seuls et spontanément; l'élimination est réflexe et provoquée
par une stimulation du périnée, par léchage maternel. Vers l'âge
de trois semaines, les éliminations spontanées apparaissent et
les éliminations réflexes disparaissent. Rapidement, les petits
vont tenter de respecter le nid, de le garder propre et ils vont
éliminer à l'extérieur.
Vers 7 à 9 semaines, les lieux d'élimination se conditionnent,
c'est à dire que chiots et chatons choisissent toujours le même
endroit. Les chatons élevés avec leur mère imiteront celle-ci et
iront éliminer dans un bac à litière. Les chiots feraient de
même, mais ils ont rarement à leur disposition un bac à litière
où un bac à sable de dimension adéquate. La tradition veut qu'on
leur fournisse de vieux journaux. L'idée n'est pas tant de leur
apprendre à lire mais d'espérer, en croisant les doigts, qu'ils
vont éliminer sur ce substrat peu absorbant. Quand le chiot n'a
pas préféré le tapis aux journaux et qu'il se conforme au désir
de ses maîtres, il apprend qu'il y a un lieu de toilette dans la
maison et il se conditionne à la géographie du lieu. Une fois
les journaux enlevés, l'odeur ayant pénétré le sol et la
géographie du lieu lui rappelant de bons souvenirs, le chiot
aura tendance à maintenir son lieu de toilette en usage.
L'apprentissage de la propreté chez les jeunes animaux dépend de
leurs capacités psychomotrices. Le chiot de 7 à 8 semaines peut
se "retenir" quelques heures de nuit mais élimine toutes les
heures en journée. Progressivement, ses capacités vont augmenter
et il doit pouvoir tenir 6 à 8 heures vers 3 à 3½ mois. Le
respect des locaux devrait être obtenu au plus tard à 4 mois.
Comment faire? Le plus simple est de sortir le chiot à un
endroit convenu, convenant toutes les parties, régulièrement,
c'est à dire au réveil, après le repas, au cours des jeux,
environ toutes les heures en journée et une ou deux fois par
nuit. C'est assez fastidieux.
Souillures d'élimination
liées à un défaut d'apprentissage, l'animal ayant décrété qu'un
lieu de toilette à l'intérieur lui convenait parfaitement ou que
des horaires d'élimination nocturnes le satisfaisaient. Dans ce
cas il faut lui réapprendre à "être propre"
. en limitant l'espace disponible quand l'animal est laissé à
lui-même
. en lui laissant plus d'espace sous contrôle vigilant
. en nettoyant et désodorisant les lieux souillés (tout en
évitant les produits chlorés et ammoniaqués)
. en changeant la signification du lieu de toilette (nettoyé) en
lieu d'alimentation (y faire manger l'animal), de jeu ou de
repos (y mettre la couche du chien).
L'anxiété de séparation -
par Joël Dehasse, vétérinaire comportementaliste -
http://www.joeldehasse.com
"Bobine - un petit
bichon femelle - est inquiète. Sa propriétaire s'agite, cherche
ses clés, enfile son manteau: elle se prépare à partir. Bobine
la suit, d'une pièce à l'autre. Sa propriétaire se penche vers
elle: "Bobine, sois bien sage. S'il te plaît, ne détruis rien
aujourd'hui et n'aboie pas, je ne désire pas une nouvelle
plainte des voisins." Après ces paroles qui se veulent
rassurantes, madame la propriétaire lui donne un os et s'en va.
Bobine laisse tomber l'os par terre, et explose en aboiements.
Son cœur s'emballe, sa respiration est haletante. Sans réponse à
son S.O.S., elle cherche ci et là l'odeur de sa maîtresse. Elle
la retrouve sur le sol, sur des fauteuils, sur des vêtements,
dans la corbeille à linge. Entre deux aboiements, elle lèche
cette odeur, renverse le linge sale et le transporte à son
panier. Là, elle se calme un instant en mâchonnant. Elle
s'assoupit même, mais un bruit la réveille en sursaut et elle
aboie. Ce manège se répétera plusieurs fois au cours de la
journée. Les voisins, excédés, sont venus tambouriner sur la
porte. Elle a vaillamment défendu l'appartement. Entre deux
destructions vestimentaires, Bobine s'apaise en se léchant le
pelage. Elle s'est fait une vilaine plaie sur le bras gauche et
les pommades n'y font rien.
A seize heures, l'horloge biologique de Bobine a réveillé ses
angoisses. Le retour de maîtresse est imminent. Et l'appartement
est sens dessus dessous. Anticipant une correction, verbale -
Bobine n'est jamais frappée - et une colère retentissante,
Bobine se tasse dans son panier. La clé tourne dans la serrure.
Que faire? Accueillir avec joie, se cacher dans un coin sombre?
Bobine utilise le répertoire des comportements de son espèce -
elle va produire une posture d'apaisement: elle s'avance, la
queue entre les pattes, et émet quelques gouttes d'urine et
attend de sa maîtresse une attitude dominante et sereine. Mais
sa posture, loin d'apaiser, active la colère: "je le savais.
Qu'as-tu encore fait? On ne peut pas te faire confiance! De quoi
es-tu encore coupable?" Bobine file dans son panier. L'invective
se poursuit.
Après une demi-heure, la sérénité est revenue. Bobine est sur
les genoux de sa maîtresse et n'en décollera plus. Elle
l'accompagnera partout, de la cuisine à la salle de bain, du
salon à la chambre, sur le lit."
Bobine, et des
centaines, des milliers de chiens comme elle, vivent cet enfer
tous les jours. On a étiqueté leur problème: anxiété de
séparation . Récemment, on a aussi donné un autre petit nom à
cette pathologie: hyperattachement . Car l'un ne va pas sans
l'autre.
Il y a deux formes d'hyperattachement.
-
Le premier résulte
d'un arrêt dans le processus normal du développement du chiot.
Après une période d'attachement à la mère, le chiot subit un
détachement obligatoire. Il en résulte une autonomie, la
capacité de se gérer seul et un attachement au groupe. Lors
d'adoption d'un chiot, ce processus doit être reproduit, au
plus tard à la puberté. Si on laisse le chiot suivre sans
arrêt un des propriétaires, il en résulte souvent un
hyperattachement. Cela signifie que le chiot est incapable
d'être autonome, qu'il reste infantilisé et généralement, il
lui manque certains comportements du chien adulte. La
résultante: à chaque séparation, il fait une crise d'anxiété.
Cette forme d'hyperattachement est facilitée chez les chiens
anxieux, notamment chez les chiots qui ont vécu une période de
socialisation incorrecte.
- La seconde forme d'hyperattachement
est une réponse à une modification de l'environnement:
l'absence d'un être cher, un déménagement, le retour de
vacances... Le chien souffre alors d'une dépression.
Mon chien est seul: j'angoisse
Quelle est la question
que se posent le plus souvent les propriétaires de chien?
Réponse: comment vais-je retrouver l'intérieur de mon
appartement au retour d'une absence?
Il faudrait parler de l'angoisse des maîtres; mais ce sujet est
réservé au psy de l'être humain. Le psy de l'animal voit son
sujet se restreindre à priori à l'animal. Et le chien laissé
seul peut poser des problèmes: il aboie, souille, détruit, en
résumé il perturbe le confort de ses propriétaires et
éventuellement celui des voisins. Alors, avant de dire de façon
automatique que tous ces chiens souffrent d'une "anxiété de
séparation", voyons quelles sont les différentes possibilités.
-
le chien cherche une
activité
-
le chien souffre
d'anxiété
-
le chien souffre de
crises de panique
Le chien cherche une activité
Le pire pour un chien,
c'est de ne rien faire.
Tous les chiens, sauf quelques races comme le bichon, ont été
développées pour produire un travail spécifique. Presque tous,
aujourd'hui, sont voués à une vie de chien de compagnie,
agréable, mais pas toujours excitante. Le chien, bien souvent,
se demande comment passer ses journées.
En absence d'objets appropriés à ronger, comme un vrai os, le
chien peut mastiquer votre mobilier. C'est le cas
particulièrement des chiens qui souffrent de suractivité, une
pathologie de la maladaptation à un environnement pauvre de
chiens issus de lignées impulsives ou qui n'ont pas reçu
d'éducation maternelle adéquate. Il souffre du syndrome
hypersensibilité-hyperactivité.
Le chien souffre d'anxiété
Le chien anxieux est
apaisé par la présence des individus d'attachement, humains ou
autre animaux d'ailleurs. Deux cas se présentent:
-
le chien dominant: il
ne supporte pas que les membres du groupe partent sans lui ou
sans son accord et il va exprimer son mécontentement par des
destructions orientées sur les portes et fenêtres et par des
souillures bien en évidence. L'analyse comportementale
démontre que ce chien jouit des privilèges réservés aux
dominants.
-
le chien infantile: il
ne supporte pas que la personne d'attachement (un individu
unique) soit loin de lui et il va la suivre sans arrêt, y
compris dans les toilettes. Isolé d'elle, malgré l'éventuelle
présence d'autres personnes, il va rechercher l'être aimé et
apaisant et fouiller partout, quitte à mâchonner différents
objets. Infantile, il montre peu d'agression et aucune posture
de dominance. C'est l'anxiété de séparation proprement dite,
une pathologie du développement.
Le chien souffre de crises de
panique
Tous les chiens, y
compris bien entendus les dominants, les hyperactifs et les
infantiles anxieux, peuvent souffrir de crises de panique.
Celle-ci s'exprime par des signes corporels comme des souillures
ou des diarrhées réparties un peu partout dans l'environnement,
comme des vomissements, des halètements, des crises d'excitation
avec des déambulations rapides, des vocalises de détresse, …
comme on peut le voir sur des vidéos prises lors d'isolement.
Quelque soit le problème, même si le maître s'angoisse à l'idée
de rentrer dans un appartement sinistré, l'animal lui souffre
réellement dans son bien-être émotionnel et peut obtenir plus de
quiétude émotionnelle et comportementale avec des traitements
médicaux et des thérapies comportementales appropriées.
Ecoles de chiots
Le chiot doit apprendre à
décoder le langage des personnes, quelque soit leur âge et leur
couleur. Il doit apprendre à se comporter en bon citoyen avec
les humains. C'est pourquoi l'école de chiot ne se contente pas
de faire jouer les chiots sans retenue, mais impose un cadre,
des règles et des séances d'obéissance: un programme léger et
progressif. Dès lors à 5 ou 6 mois, le chiot devenu
préadolescent est prêt à rentrer dans des classes plus
sérieuses.
Consultation en comportement
"Tu ne vas tout de même pas
aller chez un psy pour chiens? C'est de la rigolade!"
Dans tous les entourages familiaux, il y aura toujours une
personne pour gentiment, avec les meilleures intentions du
monde, déconseiller une démarche psychologique centrée sur la
santé comportementale d'un animal, chien, chat, cheval ou ...
perroquet.
L'animal compagnon est, par définition, un accompagnant de la
famille, au même titre, pourquoi ne pas le dire, qu'une
personne. Il a un statut de chien, de chat (dans certaines
régions, de cobaye, de rat, de cochon de compagnie) et, en même
temps, un statut d'individu de remplacement: bébé, enfant,
conjoint, parent, amant (il faut oser parfois dire des choses
qui s'opposent à la morale traditionnelle pour provoquer la
réflexion)? Dans certaines peuplades, les chiots sont allaités
au sein de la femme; il y a une reconnaissance de leur statut
d'enfant de remplacement, d'être d'attachement. Et personne n'a
à juger ce fait.
Dans une analyse statistique d'un échantillon de la population
canine de la région francophone de Belgique, j'ai pu trouver que
60% des chiens exprimaient au moins un trait de comportement
pathologique. Cela ne veut pas dire qu'il y a un million de
chien psychopathes dans nos rue, non! Ces chiens se contrôlaient
mal, mordaient, souillaient, étaient insomniaques ou dormaient
sans arrêt, étaient boulimiques ou mangeaient mal, présentaient
des comportements sexuels inadaptés, paniquaient au moindre
bruit d'explosion, regardaient fixement le mur sans raison,
tournoyaient sur eux-mêmes, ... bref ces chiens étaient
phobiques, anxieux, déprimés, avaient des variations d'humeur
(dysthymie), étaient hyperactifs, ou ne s'intégraient pas dans
la société ou n'en respectaient pas les règles. Et je ne parle
même pas des chiens dominants qui, eux, sont des animaux normaux
vivant dans des systèmes familiaux très tolérants ou prêts à se
sacrifier pour les moindres désirs de leurs compagnons à 4
pattes (et cela aussi peut aisément s'expliquer avec l'histoire
de chacun).
Tous ces chiens, chats, et autres copains à poils et à plumes
peuvent entraîner des tensions familiales. Alors plutôt que de
donner des pilules roses ou bleues aux maîtres, pourquoi ne pas
s'occuper du comportement de l'animal et de son intégration dans
le système familial humain?
Le chien et le chat domestiques vivent désormais au sein des
familles. Inutile d'espérer d'eux une autonomie d'animal
sauvage, mais impossible aussi de leur demander de laisser leurs
instincts et leurs langages animaux au vestiaire pour devenir
des "presqu'humains".
Je trouve que l'animal et la famille qui l'adopte ont tous deux
droit au bonheur et à l'harmonie. Et même si ni l'un ni l'autre
n'est malade, mais souffre seulement d'un "mal de tête
comportemental" il a le droit à une "aspirine psychologique" (ou
une séance de relaxation, ...).
Entre nous, il vaut mieux laisser dire les rouspéteurs et les
moqueurs et prendre soi-même en main la décision de changer
les choses que d'attendre qu'un enfant soit défiguré, qu'une
personne âgée soit hospitalisée pour fracture du col du fémur,
qu'un propriétaire ait besoin de somnifères pour dormir (alors
que son chien demande à jouer ou que le chat demande à manger à
3 heures du matin), ou que le chien soit euthanasié parce que
jugé irrécupérable par un profane. Plus vite on s'occupe du
comportement, plus vite l'harmonie revient.
La consultation de comportement, comment se
passe-t-elle?
A chaque intervenant son cadre
d'intervention. Mais celui qui met le chien sur un divan pour
l'écouter grogner et aboyer ou le chat pour l'entendre miauler
et feuler vous donne le droit de gronder à votre tour au moment
de payer la facture. Le comportement doit être analysé dans
toutes ses séquences, tous ses détails, toutes ses composantes
de temps, de lieu, de concomitances, ... Et qui est le meilleur
observateur du comportement? C'est vous. A l'intervenant de vous
faire donner le maximum d'informations pertinentes. C'est là une
partie de son art.
Quelles informations?
L'intervenant s'intéressera à
l'animal pour savoir s'il est sain ou porteur de signes
pathologiques, de symptômes. Dans ce cas, une médication peut
s'avérer salutaire. L'intervenant s'occupera du système
d'adoption et de vie de l'animal pour savoir si là aussi il n'y
a pas des facteurs activateurs de problèmes ou des ressources de
guérison et d'harmonie. Car l'animal, s'il est maladie, doit
guérir dans son milieu, grâce aux personnes qui l'entourent et
dans la mesure de leurs compétences. Il n'est guère compliqué
pour un bon dresseur (style "armoire à glace") de faire obéir un
chien même costaud, c'est autre chose pour un intervenant en
comportement de faire en sorte que la propriétaire, petite et
menue, d'un Bobtail de 45 kilos, arrive à s'en faire obéir et
puisse contrôler le chien en toutes circonstances.
J'aime bien la métaphore de l'" interrupteur ". Un
interrupteur défectueux permettrait à une lampe de rester
allumée en permanence. Il suffit de mettre son doigt sur
l'interrupteur pour éteindre la lampe. De façon sophistiquée,
une télécommande pourrait même le faire à distance. Mais sans
réparation de l'interrupteur défectueux, jamais la lampe ne
restera éteinte. De même un bon éducateur (propriétaire ou
extérieur) arrivera toujours à contrôler un chien. Mais le
chien, quand arrivera-t-il à se contrôler tout seul, à s'auto-contrôler,
s'auto-gérer pour employer des mots à la mode?
C'est ce qu'une bonne thérapie, qui comporte parfois (ou
souvent) une médication appropriée (qui permet au chien
d'apprendre), des conseils éducatifs, des conseils de
communication, une gestion des relations sociales et des
comportements instinctifs, une organisation de l'espace et du
temps, une redéfinition des relations à l'intérieur du système
familial, doit pouvoir obtenir.
Et en pratique?
En pratique, cela prend du temps (donc aussi de
l'argent),
- du temps de consultation: 1 heure n'est pas de trop pour
analyser les problèmes, faire un premier bilan de santé
psychique d'un animal et de sa famille,
- du temps d'engagement personnel à accomplir les tâches
prescrites, à réorganiser ses relations avec l'animal,
- et ce temps se calcule plus en mois qu'en jours. Autant
savoir!
Le premier contact à prendre, c'est avec votre
vétérinaire. Un travail éducatif en groupe est toujours
favorable. Choisissez un groupe où on se fait obéir à voix
normale. Faites coopérer vétérinaires et éducateurs. C'est vous
qui avez tous les atouts en main.
© Domaine d'Haïsha English Cocker Spaniel
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