Une fois de plus, un
chien a failli tuer un enfant, et cet enfant restera
marqué à vie, il gardera des séquelles physiques et
psychologiques. A qui la faute ?
Les responsables
politiques veulent légiférer ... Ils ont
raison, mais de quelle manière vont-ils le faire ?
Créer une psychose "anti-chiens", instaurer un
climat de méfiance, de délation ...
D'où vient le
problème des chiens dangereux ?
Il a
probablement 2 sources :
-L'origine des
chiens :
Il faudrait que
le grand public se rende vraiment compte de la
signification du mot "éleveur" et de ce qu'est un
vrai éleveur : Quelqu'un qui est affilié à une
Société Canine Officielle (la Société Royale
Saint-Hubert en Belgique, la Société Centrale Canine
en France), qui connaît la race qu'il élève, son
caractère, ses points forts, ses points faibles.
Quelqu'un qui prend la peine de socialiser les
chiots qu'il produit, qui est là pour répondre aux
questions des futurs ou nouveaux propriétaires de
ces chiots, qui les accompagne tout au long de la
vie de celui-ci. Quelqu'un qui prend la peine
de sélectionner ses lignées et ses géniteurs, mais
aussi les personnes à qui il les cède.
Quelqu'un qui osera refuser de céder un chiot s'il
juge que les acquéreurs ne sont pas "aptes", que le
caractère de la race ne correspond pas à leur propre
caractère à leurs attentes, ou encore que leur mode
de vie ne conviendra pas au chiot.
Les vrais éleveurs sont des cynophiles
passionnés par la race qu'ils élèvent avant toute
autre chose. Oui, ils vendent leurs chiots à
un prix "élevé" par rapport aux animaleries ou
particuliers mais, contrairement à ceux-ci, ils ne
font pas de bénéfice financier. En effet,
songez qu'ils doivent nourrir et entretenir leurs
chiens adultes (du "reproducteur" au senior
retraité) toute l'année, que souvent ils participent
à des expositions (et ce sport coûte et ne rapporte
rien), ... D'ailleurs, la plupart des vrais
passionnés ne vivent pas de la vente de leurs
chiots, c'est chose impossible, et dès lors ce ne
serait plus une passion. Beaucoup d'entre eux
ont, soit un travail "extérieur", soit un métier
dans le monde canin.
Tout cela est
bien loin des achats impulsifs en animalerie, où le
marchand (qui se prétend "éleveur") ne connait même
pas les parents des chiots qu'il vend, ne fait
aucune sélection des futurs propriétaires. De
plus, les chiots en question proviennent très
souvent des pays de l'Est, n'ont jamais rien vu
d'autre que leur cage et donc n'ont bénéficié
d'aucune socialisation, ont été séparés de
leur mère beaucoup trop tôt, et n'ont connu l'humain
que pour des choses négatives, ... En plus des
risques sanitaires énormes (beaucoup de ces chiots
ont une immunité très faible et, lors de leur
arrivée dans leur nouvelle famille, développent de
graves maladies qui, s'ils n'y succombent pas, leur
laissent des séquelles), ces chiots sont quasi
irrécupérables au niveau caractère, ils ont peur de
tout, sont stressés au moindre petit changement dans
leur quotidien et mal dans leur peau. Sans
parler de leur devenir lorsque les acheteurs se
rendent compte de tout cela... ou tout simplement
qu'ils n'étaient pas faits pour avoir un chien...
Reste encore un
juteux "trafic" : les "particuliers" qui ont un
couple (ou deux) de chiens soi-disant "pure race"
(sans pedigree officiel, bien sûr), qui les font se
reproduire ensemble très régulièrement, et vendent
les chiots très souvent par le biais de petites
annonces sur internet. Ils font toujours les
mêmes mariages, quand ils ne font pas de la
consanguinité à outrance (père - fille, mère -
fils), sans avoir conscience des dégâts physiques et
comportementaux que celle-ci peut occasionner. Tout cela sans aucun
contrôle, d'aucune forme que ce soit. Ces
gens, qui très souvent se targuent de faire ça
"pour le plaisir" (bien sûr) n'y connaissent rien en
élevage, en maladies héréditaires, en comportement, etc etc ... Souvent, les chiens issus de ce
commerce ne sont pas équilibrés dans leur caractère,
et ressemblent de moins en moins à la race à
laquelle ils sont sensés appartenir. Et, au
final, font beaucoup de tort à cette race, en lui
donnant une mauvaise image chez les vétérinaires, les
toiletteurs, et le grand public en général.
- Les
(in)capacités des maîtres
:
Il y a beaucoup
de maîtres dangereux, irresponsables, irrespectueux,
envers autrui, mais aussi envers leur propre chien.
Combien de
personnes prennent un chien alors qu'ils ne sont
jamais là pour s'en occuper ? Combien de
personnes offrent un chien à leurs enfants (toujours
pour compenser le manque de temps à s'occuper de ces
enfants) ? Combien de personnes prennent un
chien sans s'être auparavant informés sur la race ?
Il faudrait
instaurer un "permis" pour avoir un chien...
(voir ci-après, un exemple en Suisse) Des cours
qui expliquent ce qu'est un chien, ainsi que ses
besoins.
Le grand public
devrait être conscient que le caractère d'un chien
dépend de son hérédité mais aussi et surtout
de son éducation, de sa socialisation et du milieu
dans lequel il évolue (au moins 50 %).
L'éducation du chiot, pour toutes les races, de la
plus petite à la plus grande, devrait être
obligatoire, les clubs d'éducation sont nombreux, il
est donc aisément possible d'en trouver un à
proximité de son domicile. Il est même
conseillé aux futurs maîtres d'aller assister à un
ou deux cours, avant l'acquisition du chiot ; cela
permettra également de glaner de précieux conseils
auprès de professionnels.
Le chien est un
être social, qui a besoin de contacts, mais aussi
d'activités, suivant le groupe auquel il appartient.
Un chien doit pouvoir exercer son intelligence, être
utile, mais aussi savoir qu'il a un maître. Il
doit connaître sa place dans la société.
Toutes ces responsabilités incombent à son
propriétaire.
Même s'il est
vrai qu'un chien de type "molosse" fait plus de
"dégâts" qu'un petit chien "de compagnie", l'un
comme l'autre doivent être éduqués, l'un comme
l'autre sont dangereux. N'importe quel chien,
de n'importe quel race peut devenir agressif, il n'y
a pas de race prédisposée à mordre, comme il n'y a
pas de race prédisposée à être "gentille avec les
enfants" (question qui revient souvent de la part
des futurs acquéreurs).
J'espère que nos
dirigeants ne légiféreront pas sans avoir examiné et
étudié le sujet, une grande campagne de
conscientisation est nécessaire ...
D'ailleurs, un
petit coup d'œil dans les refuges ... Leur
rôle est-il toujours positif et bénéfique ?
Examinent-ils chaque "cas" avant de placer un chien
dans une famille ? J'en doute fort ... Comment un
chien pourrait-il rester ou devenir équilibré après
"x" allers-retours au refuge et "x" changements de
propriétaires ? ... Le pourcentage de chiens
sélectionnés, provenant de vrais élevages y est très
faible par rapport aux chiens issus d'animaleries ou
de "particuliers" ...
Le brevet
de propriétaire de chien a été
instauré en Suisse suite à quelques accidents par morsures.
L'âge minimal du chien est 9 mois
Pour réussir l'examen il faut 70% des points
Ces tests sont pratiqués par des "experts" formés lors d'un week-End
de stage.
Pourquoi un brevet de propriétaire de chien ?
Les chiens occupent dans notre société un rôle social important et
ils sont au service de l’homme en tant que chien de sauvetage, chien
de troupeau ou comme chien de berger.
En même temps, les conditions générales pour une détention adaptée à
l’espèce chien deviennent de plus en plus difficiles. La société
demande des propriétaires de chien compétents et prévenants à
l’égard de leur environnement.
La Société Cynologique Suisse (SCS) a créé un examen pour
propriétaires de chien. Ce Brevet de Propriétaire de Chien (BPC)
contient les éléments les plus importants de l’éducation de base
pour chiens. Le brevet a été élaboré par des spécialistes en
comportement canin et par des cynologues expérimentés. Il se base
sur une longue expérience dans la formation de base de l’homme et du
chien.
Le brevet de propriétaire de chien SCS est proposé par diverses
sections de la SCS, ainsi que par des écoles canines privées. Il
s’adresse à tout propriétaire de chien, indépendamment de son
appartenance à la SCS.
Chaque propriétaire de chien qui obtient le brevet apporte sa
contribution pour une détention de chien adaptée à la société.
Les
exercices – ce qui importe:
Principe
Le plus important dans le quotidien avec un chien est que les
rencontres avec d’autres personnes et d’autres chiens se déroulent
agréablement. Le chien revient immédiatement, si le propriétaire
l’appelle.
Exercice 1: Marcher en laisse
Le chien doit marcher à côté de son maître de manière détendue, lors
d’une rencontre avec un véhicule, le chien ne montre aucune envie de
le poursuivre.
Exercice 2: Assis et terre
Un exercice simple qui est très utile au quotidien.
Exercice 3: Rencontre avec l’homme
Lors d’une rencontre avec une personne inconnue, le chien se montre
bienveillant sans être envahissant.
Exercice 4: Rencontre avec l’homme déguisé
L’homme porte parfois avec lui des objets ou des vêtements qui sont
inhabituels pour le chien.
Le chien doit apprendre à ne pas réagir.
Exercice 5: Rencontre avec un autre chien
Le chien doit pouvoir croiser un autre chien sans problème et sans
tirer sur la laisse.
Exercice 6: Rappel avec et sans distraction
Ce sont les exercices principaux du brevet pour propriétaire de
chien. L’examen est réussi, uniquement si le chien obéit au rappel
lorsqu’il rencontre soudainement une personne ou lorsqu’il croise un
autre chien en liberté.
Exercice 7: Toucher le chien
Il peut être vital pour un chien d’être habitué à se laisser
manipuler par le propriétaire ou par le vétérinaire. Il doit
apprendre à se laisser toucher.
Les exercices – ce qui importe:
Commentaires
Ex. 1: Le maître et son chien marchent le long d'un chemin.
Arrêt au bord d'une route.
Un véhicule non motorisé passe.
Ex 2: Le chien est à 1m du propriétaire, sans laisse
Ordres Assis et Terre.
Ex 3: Une personne croise le maître et son chien, elle regarde un
court instant en direction de chien.
Le chien peut être à gauche ou à droite.
Un joggeur dépasse le maître.
Une personne vient vers eux, elle s'arrête et adresse la parole au
maître, ensuite poignée de main.
Le maître va s'asseoir sur un banc, une personne passe.
Ex 4 :Le maître va croiser une personne avec des bâtons de marche ou
des béquilles.
Le maître croise une personne portant une pèlerine ou un parapluie
ouvert.
Ex 5 : Le chien est en laisse, un promeneur avec son chien en laisse
va les croiser.
Ex 6 : Le chien est détaché, dés qu'il s'éloigne il est rappelé.
Un promeneur sort d'une cachette à environ 10 m alors que le chien
est libre, le maître rappelle son chien et met la laisse.
Le maître avec son chien en liberté se dirige vers une clôture
derrière laquelle s'ébat un chien en liberté. Le chien est rappelé.
Ex 7 : Le chien est examiné sur au moins trois zones du corps par
l'expert.
Il peut être sur une table ou au sol.
L'avis de Joseph Ortéga :
"Voilà un test assez sympa qui ressemble beaucoup à celui
pratiqué en Allemagne, il est évident qu'il va être préparé dans les
clubs pour être réussi...
La partie la plus difficile est sans doute le rappel avec un chien
en liberté qui rencontre un autre chien:
Soit il est craintif(donc potentiellement dangereux) et revient
rapidement vers son maître.
Soit il est agressif avec les chiens et n'écoute pas le rappel.
Soit il est très aimable avec ses congénères et cherche le contact
malgré le rappel du maître.
Le problème, dans la notation, c'est que s'il ne revient pas il est
éliminé"
Art.73 de l'ordonnance sur la protection des animaux (toujours en
Suisse)
" 1 Avant d'acquérir un chien, les futurs détenteurs de chien
doivent avoir suivi un cours théorique sur la détention des chiens
et la manière de les traiter. La participation au cours doit pouvoir
être attestée.
2 Les détenteurs de chiens doivent avoir suivi un cours d'éducation
avec leur chien dans l'année qui suit son acquisition. La
participation au cours doit pouvoir être attestée.
3 Les détenteurs de chiens peuvent être contraints par l'autorité
cantonale à suivre des cours d'éducation canine ou à passer un
examen de vérification des aptitudes acquises, si ladite autorité
constate des lacunes chez le détenteur dans la façon de s'occuper du
chien.
4 l'OVF peut reconnaître des cours de formation destinés aux
personnes qui dispensent des cours visés à Al. 1, des heures de jeu
aux chiots (école du chiot) et des cours d'éducation canine ou ceux
ouverts aux personnes qui s'occupent des chiens présentant un
comportement qui pose problème. Il tient une liste des cours
reconnus. "